Toute ma gratitude...
À Marie Heck Mosser, comédienne et auteur, grâce à qui j'ai pu mettre des mots sur mes sensations, mon vécu. Cela m'a aidé à transformer ces moments parfois difficiles en apprentissage. Un grand merci également aux autres mamans qui ont participé à l'élaboration du livre "Récit de Naissance volume 4" et m'ont donné tellement d'émotions.
À Pascale Senk, qui en acceptant avec cet échange atelier Haikus contre un Portrait m'a permis de m'ouvrir un autre monde de possibilités avec les haïkus, ces petits poèmes courts. J'ai découvert une autre façon d'écrire, saisir et capter l'essence, la quintessence et aller au plus près de mon expérience. Sortir du mental, de la raison.
À Nicolas Boulet, mon amour, la père des mes enfants, pour la confiance qu'il m'a accordé. Pour m'avoir suivi et soutenu dans mes choix.
À cette infirmière de l’hôpital des Bluets... un grand merci à elle, qui en voyant notre appareil photo nous a demandé si on souhaitait qu'elle fasse des photos. pour que le papa puisse être pleinement à mes côtés. Ces photos sont bien plus que des souvenirs, elles sont le témoin de ce qui s'est passé dans un moment où mes perceptions et la temporalité était si différents. Elles m'ont aussi permis d'entrevoir ce que mon homme avait vécu. Elle a su se faire oublier et sentir quand il fallait s'arrêter de faire des photographies et passer de l'image à la parole. Elle a su trouver les mots qui fallait au bon moment. Sa présence, son soutien et son empathie ont été remarquables.
À toutes ces mamans du CALM (maison de naissance à Paris, Comme À La Maison) des femmes remarquables par leur choix en conscience, qui m'ont amenées à me poser les bonnes questions. Merci pour leur partage : à Margot, Cyrielle, Gosia, Nilaï.
À Molly, Eva, Marjolaine, Sidonie, Hélène... À toutes les sages-femmes qui œuvre pour que les femmes puissent donner naissance à leurs enfants comme elles le souhaitent en toute sécurité (affective et physiologique) et reprennent le pouvoir de leurs corps comme le dirait Michel Odent.
Au rythme du chant des oiseaux,
nos pas résonnent dans les rues désertes de la capitale.
Nos cœurs s'enflamment à l'idée de faire ta connaissance.
Nid de sensations
la sculpture prend forme
dans mon utérus
Paroles, pensées
autant de caresses
pour notre bébé
Dans un Paris malade
la vie en moi se déploie -
la peur s'éloigne
Les gens se retranchent
mon ventre s'avance -
renaissance
« Tu accouches où »?
comme à la maison -
au CALM
Poche des eaux percée
dans soixante-douze heures
seras-tu prête ?
Cascade de glycines
leur parfum m'enivre -
ta descente s'annonce
A l'écoute de ce corps
aux ressources insoupçonnées
ce corps qui sait
La pression des mains
dans les reins me soulage -
son rauque libéré
Indicateur
de l'ouverture de la voie -
ma voix !
Sous hormones de l’amour
pour le plus bel accueil
de ton âme en bourgeon
Contractions intenses
les heures passent, rien ne se passe
en apparence
Le temps est écoulé
cocoon de bien naître à recréer -
direction l'hôpital
Dans l'eau chaude
sans personne pour m’observer
je me laisse aller
Néocortex en pause
l'instinct dans l'instant présent
puissance révélée
A qui la laisse s'épanouir
la douleur fait place au lent plaisir...
de vivre ce moment inouï
Une inconnue entre
« vite, vite » il faut sortir -
fichu monitoring !
Cheveux dégoulinants
encore sous la torpeur du bain -
où est ma serviette ?
Toucher vaginal
violation de l'entrée
bulle percée
Intrusion répétée
réflexes déboussolés
douleur décuplée
Mâchoire serrée
périnée crispé -
la serrure se ferme
L'ocytocine
hormone timide pour s’ouvrir
s'en est-elle allée?
Besoin d'une oreille attentive
pour débloquer le travail
en lieu et place : perfusion !
Mettre son cerveau au repos ?
Comment y arriver s'il faut partir en guerre
pour faire respecter notre choix ?
Sentiment d'échec
impuissance face au protocole
d’où me viens-tu ?
Les pieds sur l'étrier
les jambes écartées
je subis...
Poussée décomptée
menace des forceps
la panique me prend
Instruments de brutalité
« Efforts Expulsifs Inefficaces »
où donc sont-ils allés chercher ces nouveaux concepts ?!
Lampe braquée
mes fesses blêmissent -
nouveau né aveuglé
Ventouse sur ta tête
bien trop vite sortie
tu arrives sonnée
Une seconde d'éternité
me bascule de la crainte
à la gratitude
Des milliers de mots
ne sauraient suffire...
Avalanche d'émotions
rarement ressenties
notre arc-en-ciel jaillit
J'ouvre grand mon cœur
premier souffle de ta vie
Anaïs
A peine éclot
la seconde d'après au sein
ton regard planté dans le mien
Bouleversement
la métamorphose s'amorce
de femme à maman
Précieux vernix
cette pommade protectrice
longtemps conservé
Odeur de biscuit
tout juste sorti
je savoure le moment
Je vous en prie
laissez ses yeux s'accrocher
à nos yeux émerveillés
Je vois ton père
en peau à peau avec toi
1h après il n'est plus là
...
protocole sanitaire oblige
...
Accueil d'un nouveau né
absolument rien
absolument tout
Tel un bouton d'or
tu t'éveilles à la vie
adieu l'ennui !
Il y a longtemps que je t'aime...